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respondance posthume, sans attitude de mélodrame, il résolut de mourir. Non pas pour se tuer, mais très simplement pour cesser de vivre, parce que vivre sans jouir, lui semblait d’une inutilité flagrante.

Les différents genres de mort défilèrent dans son imagination, lugubres et indifférents.

Noyade, coup de pistolet, pendaison…

Il s’arrêta à ce dernier mode de suicide.

Puis, au moment de mourir, il lui vint une immense pitié pour ceux qui allaient continuer à vivre.

Une immense pitié et un vif désir de les soulager.

Alors, il s’enfonça dans la campagne, arriva dans des champs de colza, bordés de hauts peupliers.

Du plus haut de ces peupliers, il choisit la plus haute branche.

Avec l’agilité du chat sauvage — l’infortune n’avait pas abattu sa vigueur — il y grimpa, attacha une longue corde, combien longue ! et s’y pendit.

Ses pieds touchaient presque le sol.