Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des frisons qui s’envolaient sur son front.

À la fin, elle leva la tête et jeta dans la rue un regard distrait.

Elle m’aperçut planté là et me fixa pendant quelques secondes avec cette insolence candide, mais gênante, des jeunes filles myopes.

À son pâle sourire, je compris que j’étais reconnu et je fus tout à fait heureux.


Vers la fin des vacances, un jour, je ne l’aperçus plus dans la boutique.

Ni le lendemain.

Je m’informai d’elle, le soir, à un jeune garçon boucher, qui me dit :

— Depuis longtemps le patron se doutait de quelque chose. Avant-hier, la nuit, en revenant du marché de Beaumont, il est monté dans sa chambre, et il l’a trouvée couchée avec le premier garçon, tous les deux saouls comme des grives. Alors, il les a fichus à la porte.