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PRÉFACE



Alphonse Allais ! je le revois encore, tel que je l’ai connu dans les dernières années de sa vie, avec sa longue figure colorée et douce, ses yeux bleus étonnés, ses belles mains dont il avait grand soin, et cet air de dignité répandu sur toute sa personne ; tel que l’a dépeint une de ses compatriotes, le poète Mme  Lucie Delarue-Mardrus :

Vous qui l’avez connu, qu’il vous souvienne.
Il semblait un viking blond, sérieux et fier.

Eh ! oui, sérieux comme un humoriste, et c’est précisément ce sérieux qui faisait d’Alphonse Allais le prince des pince-sans-rire. L’humour, ce sont les jeux de la philosophie et de la plaisanterie, de la logique et de la fantaisie, de l’observation et de l’imagination, du cœur et de l’esprit. Il entre dans l’humour beaucoup de gravité.

On raconte que pendant qu’il accomplissait dans je ne sais quelle ville une période d’exercices de