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À table d’hôte, une horreur de vieille Autrichienne me demande ce que je viens faire en Italie.

Comme ça ne la regarde pas, je lui raconte que mon but est l’exploitation d’un brevet américain pour rayer l’intérieur du macaroni, comme on fait aux canons et aux fusils afin d’en augmenter la portée et la précision.

Le macaroni rayé.

L’insupportable chipie réfléchit un instant, et puis elle ne m’adresse plus la parole.

On m’avait dit :

— Si vous voulez bien vous amuser, ne manquez pas d’aller passer quelques heures au Campo Santo.

— Au Campo Santo ?

— Au cimetière, si vous préférez.

J’ai suivi ce conseil désintéressé et je suis allé, ce matin, visiter le Campo Santo.

Nul, plus que moi, n’est respectueux de la mort et du deuil d’autrui ; mais, réellement, je dois avouer que je me suis amusé pendant ces