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Je décline ma qualité de Français ; alors il veut me conduire chez mon consul, M. Meyer ; mais moi :

— La situation de l’Europe, cher monsieur, est assez tendue pour que je ne l’irrite pas davantage encore avec un incident personnel peu grave au fond. J’aime mieux perdre mes 2 francs que de faire bombarder ce joli port de Gênes par les flottes française et russe réunies.

Voilà près de quinze jours que je n’ai point vu la moindre monnaie divisionnaire en argent, pas même une pièce de dix sous.

Autre nostalgie :

Dans toutes ces rues où passent et repassent de si pittoresques passants et passantes, dans toutes ces piazze ensoleillées, pas une terrasse de café où s’asseoir.

Ah ! c’est bien triste pour un homme de ma génération !

Un peu moins qu’à Turin, mais pas mal tout de même, beaucoup de livres français aux devantures des librairies.