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Joli spectacle pour rincer l’œil d’un amateur.

Et tout cela d’une bonne gaieté sincère, chatoyante, jamais agressive ; pas de confettis, pas de serpentins.

Le lendemain matin, au petit jour de ma chambre, j’entendais encore des groupes de masques qui passaient, chantant des chœurs.

Et ils les chantaient très bien, leurs chœurs, avec des voix heureusement timbrées, un vif sentiment des nuances et un ensemble parfait.

L’Italien, d’ailleurs, est un peuple si musical qu’au lieu de dire vingt sous comme chez nous, il dit une lire. Pour quarante sous, il dit deux lires, et ainsi de suite.

Ajoutons que ces lires se présentent presque toujours sous la forme d’un petit billet de banque, souvent maculé par l’usage.

Mince de fafiot ! diraient les jeunes gentlemen de La Villette habitués au linvé d’argent.

Une des choses qui m’aient le plus frappé dans les rues de Turin, c’est la totale absence de chiens et de trottoirs.

En réfléchissant beaucoup, j’ai cru deviner