veux sur le dos, plus jolie que jamais, se tenait les côtes. (Je me serais volontiers chargé de cette opération.)
— Joue donc ta valse à monsieur, dit-elle.
Il se mit au piano et préluda.
Silencieusement Nanette m’indiqua la pendule. Je regardai l’heure : 10 h. 15.
Il jouait sa valse avec une conviction véritablement touchante. C’était une suite d’airs idiots, mille fois entendus. Mais quel feu dans l’exécution !
Le monde extérieur n’existait plus pour lui. Il se penchait, se relevait, se tortillait. La sueur ruisselait sur son front génial.
Nanette me regardait de son air le plus cocasse :
— Crois-tu, hein !
En effet, il fallait le voir pour le croire.
Je la contemplais goulûment. Crédieu, qu’elle était jolie en peignoir !
La valse marchait toujours. Nous étions assis, à côté l’un de l’autre, sur un divan.
— À quoi penses-tu ? fit-elle brusquement.
— Je suis en train de calculer la surface approximative de ton joli corps, et, divisant mentalement cette superficie par celle d’un baiser, je calcule combien de fois je pourrais t’embrasser sans t’embrasser à la même place.