sais des parties de cartes avec The American Trio.
Mary Ann est un peu ficelle ; Martha c’est la loyauté même ; quant à Lucy…
Si j’avais, à l’heure qu’il est, tous les verres de lait au kirsch qu’elle m’a gagnés en cinq sec, je pourrais monter, en pleine Forêt-Noire, une laiterie au kirsch, la plus importante de la région.
Et elle me les a gagnés grâce à une affligeante mauvaise foi.
— Le roi, annonçait-elle.
— Pardon, répliquais-je poliment, ce n’est que le valet.
— Le valet ! s’exclamait-elle, le valet ! Je te demande bien pardon, c’est le roi. Seulement les cartes sont un peu grasses.
Les cartes étaient si grasses que je ne pus jamais gagner une pauvre petite partie à Lucy.
Et à chaque partie que je perdais, Lucy commandait de sa petite voix de trompette américaine :
— Julien, un lait au kirsch !
Je ne lui en veux pas et voici pourquoi :
Un jour, après déjeuner, je les rencontre avec leurs jolis petits manteaux à carrick et leurs vilains chapeaux (plumes, fleurs et queues d’écureuil). Elles s’en vont par les rues, frimousses