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a erreur, mais elle est facilement réparable… Nous allons vous donner l’autre champ, le nôtre. Il est d’égale surface, et…

— J’ n’en veux point de votre champ. C’est le mien, qu’il me faut. Vous n’avez pas le droit de bâti sur mon bien, ni vous, ni personne. J’ vous donne huit jours pour démoli tout ça et remettre mon champ en état, et pis, je demande trois mille francs de dommages et intérêts.

La discussion continua sur ce ton.

Le pauvre architecte, qui en menait de moins en moins large, s’efforçait de convaincre le nommé Fabrice. Le vieux paysan ne voulait rien savoir. Il lui fallait son champ débarrassé des saloperies de bâtisses et, en plus, trois mille francs d’indemnité.

Le propriétaire de la sucrerie, informé de cet étrange malentendu, arriva vite et voulut transiger. Le nommé Fabrice était buté.

On marchanda : Cinq mille francs d’indemnité !

— Non, ma terre !

— Dix mille !

— Non, ma terre !

— Vingt mille !

— Non, ma terre !

— Ah ! zut ! nous plaiderons, alors !

Malgré la bonne volonté des juges, on ne put