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LA VIE DRÔLE


Je viens d’accomplir une plaisanterie complètement idiote mais dont le souvenir me causera longtemps encore de vives allégresses.

Ce matin, un peu avant midi, je me trouvais à la terrasse de chez Maxim’s.

Quelques gentlemen préalablement installés y tenaient des propos dont voici l’approximative teneur :

— Ce vieux Georges !

— Ce cher Alfred !

— Ce sacré Gaston !

— Je t’assure, mon vieux Georges, que je suis bien content de te rencontrer.

— Depuis le temps !…

— Et moi aussi !

Abrégeons ces exclamations.

— Tu déjeunes avec nous, hein ?

— Volontiers ! Où çà ?