Page:Allais - À l’œil.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lège de Montlhéry. Il m’écrivit à cette époque pour m’apprendre sa nomination. Je lui répondis par une lettre de félicitations, et, depuis, je n’en entendis plus parler.

C’est pourtant comme ça dans la vie : on est les meilleurs amis du monde, les circonstances viennent nous séparer, absolument comme la tempête disperse les épaves. Quelquefois les hasards vous remettent en présence, mais souvent on meurt sans s’être revus.

Mais voilà que je me mets à dire des choses tristes et à parler de mort ! Allons, secouons notre mélancolie et tâchons d’être plus joyeux !

Qu’est-ce que je disais donc au commencement de cette chronique ?

Ah ! oui, je me souviens : croyant que le temps était au beau, j’avais mis mon pantalon clair et ma jaquette d’alpaga.

Je n’avais pas plutôt fait un kilomètre dans la campagne que des gouttes d’eau larges comme des pièces de cent sous se mirent à tomber.

Naturellement, je n’avais pas pris de parapluie.

Vous voyez ma tête d’ici. Il n’y a rien que j’abhorre comme d’être mouillé.

Qu’auriez-vous fait à ma place ? Je l’ignore, mais moi je m’abritai sous un arbre.

Malheureusement, les gouttes se transformè-