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Mon Dieu, que j’en ai vu de jolies petites femmes, tous ces jours-ci !

À Trouville, pendant la semaine des courses, on ne les comptait plus. Il y en avait ! Il y en avait ! Ah ! mes amis !

De Trouville, je suis allé au Havre, malgré le choléra qui règne en maître dans la ville de François Ier.

On n’a pas l’air, d’ailleurs, de se faire plus de bile que cela. Il me semble même que Havrais et Havraises aient redoublé de gaîté depuis l’invasion du terrible fléau.

On boit ferme surtout, probablement dans l’espoir de noyer les bacilles.

Moi qui ne suis pas très habitué à absorber de nombreux breuvages, je vous avouerai que la tête m’a souvent tourné après quelques absorptions de bitters et de cocktails.

Car tous ces messieurs sont fort amateurs de cocktail qui est une sorte de boisson américaine fort agréable au goût, mais traîtresse en diable.

Lundi dernier, je m’étais levé un peu de bonne heure et j’avais rencontré dans la rue de Paris mon ami Denis Guillot, un jeune homme charmant, conseiller municipal et général du pays.

Ce Denis Guillot, je le connais depuis long-