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Alladine et Palomides

ou c’est peut-être moi qui suis venu ; car on ne sait jamais si l’on a fait un mouvement soi-même ou si c’est le hasard qui vous a rencontré — un hasard est venu, qui m’a ouvert les yeux, au moment où nous allions nous rendre malheureux ; et j’ai reconnu qu’il devait y avoir une chose plus incompréhensible que la beauté de l’âme la plus belle ou du visage le plus beau ; et plus puissante aussi, puisqu’il faut bien que je lui obéisse… Je ne sais si vous m’avez compris. Si vous me comprenez, ayez pitié de moi… Je me suis dit tout ce qu’on pouvait dire… Je sais ce que je perds, car je sais que son âme est une âme d’enfant, d’une pauvre enfant sans force, à côté de la vôtre et cependant je ne puis pas y résister…

Astolaine

Ne pleurez pas… Je sais aussi qu’on ne fait pas ce que l’on voudrait faire… et je n’ignorais pas que vous alliez venir… Il faut bien qu’il y ait des lois plus puissantes que celles de nos âmes dont nous parlons toujours… (l’embras-