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Intérieur

Le Vieillard

Ne les regarde plus ; jusqu’à ce qu’ils sachent tout…

Marthe

Je veux y aller avec vous…

Le Vieillard

Non, Marthe, reste ici… Assieds-toi à côté de ta sœur, sur ce vieux banc de pierre, contre le mur de la maison, et ne regarde pas… Tu es trop jeune, tu ne pourrais plus oublier… Tu ne peux pas savoir ce que c’est qu’un visage au moment où la mort va passer dans ses yeux… Il y aura peut être des cris… Ne te retourne pas… Il n’y aura peut-être rien… Surtout, ne te retourne pas si tu n’entendais rien… On ne sait pas d’avance la marche de la douleur… Quelques petits sanglots aux racines profondes et c’est tout, d’ordinaire… Je ne sais pas moi-même ce que je pourrai faire quand je les entendrai… Cela n’appartient plus à cette vie…