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aux coins de la cheminée, jusque dans les chaussures béantes, des louis mettaient une lueur fauve.

François gardant sa dignité de vieux drôle de bonne maison, réparait philosophiquement ce gâchis, À mesure qu’il relevait le pantalon, l’habit et le gilet, s’échappaient des plis, des fissures, des goussets, des poches, les louis neufs chantant victoire, dansant une sarabande joyeuse, roulant sur le tapis, s’échouant sous la commode, sous la table, sous les fauteuils, pavant la chambre d’un dallage de richesse mal acquise.

Valterre, tournant le dos au jour qui l’aveuglait, jurait sous sa couverture, envoyait son domestique au diable et lui ordonnait de le laisser dormir tranquillement. Mais François connaissait son maître depuis longtemps. Il le laissait gronder et pester, peu soucieux de sa colère, faisant au contraire, dans la chambre, autant de tapage qu’il pouvait.

Le jeune homme, agacé, se réveillait peu à peu. François jugea le moment venu de parler et rappela humblement « à Monsieur que ce jour était celui de la mi-carême et que Monsieur le vicomte avait avec M. Taïko-Fidé rendez-vous chez Bignon, à l’heure du diner. »

Sous le coup de fouet de sa volonté de viveur nerveux, méprisant son corps, dédaigneux de la