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bout de sa lorgnette, et lui aussi la dévisageait curieusement. Tout à coup, tapant sur la cuisse de Valterre :

— Mon bon ! dit-il, savez-vous pas ? Cette femme qui chante…

— Cora, répondit Valterre.

— Oui, Cora. Eh bien ! c’est Jeanne, la femme du quartier Latin dont je vous ai souvent parlé.

Le vicomte donna un coup de lorgnette scrutateur.

— Tiens ! tiens !… reprit-il, savez-vous qu’elle est catapulteuse, cette petite ?

Pendant que Valterre parlait, les regards de Cora et de Taïko se rencontrèrent. Mutuellement ils se reconnurent. La jeune femme sembla toute surprise de le revoir et lui sourit amicalement. À l’acte suivant, Fidé lui envoya un bouquet et sa carte, avec quelques lignes au crayon. Le vicomte, goguenard, présumait qu’on ne se coucherait probablement pas à dix heures, puis, à la sortie du théâtre, ne voulant pas gêner les amoureux, il donna une poignée de main à son ami et lui souhaita bien du plaisir.

Taïko avait fait avancer une voiture et attendait devant la porte des artistes. Cora se dépêcha, vite, vite, s’habillant à la diable, ne prenant même pas le temps de remettre son corset, courant dans le couloir comme une petite folle, bousculant au passage le pompier de service et se