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orgueil, ne voulant pas se laisser distancer, tenant à prouver qu’il n’était pas inférieur à ses camarades. Mais il lui fallait pour cela une profonde énergie, car il s’ennuyait terriblement dans cette chambre d’hôtel banale et froide où il ne venait plus qu’entre deux fêtes — comme disaient ses nouveaux amis.

Valterre lui conseilla de faire partie de son cercle et le présenta au Young-Club. Il fut admis à l’unanimité des voix. On fit à Taïko un véritable triomphe de ce succès sans précédent. Quelques journaux en parlèrent dans leurs échos. Lui, très fier, offrit à diner, dans un restaurant du boulevard, à ses deux parrains, Valterre et Partisane, ainsi qu’à d’autres amis : Levrault, Sosthène Poix et quelques femmes bien choisies ; Rosette, la belle fille qu’il avait admirée à Mabille, se trouvait de la fête. Il fut décidé qu’elle serait la marraine du prince, et le repas, superbe, colossal, se termina en une épouvantable orgie. Comme il y avait des parrains et une marraine, la grosse Timonnier, qui réussissait à se faufiler partout, déclara que c’était un baptême et qu’elle voulait être la nounou du petit. On ouvrit les fenêtres du salon, dont l’atmosphère devenait trop lourde, et Timonnier, faisant apporter des écrevisses bordelaises, les jetait à la volée aux passants du boulevard. La police dut intervenir et la petite fête continua intra muros. Ils partirent