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être faits pour travailler. Taïko se sentait attiré vers eux. Il pensait que leurs familles devaient occuper, en France, une situation aussi élevée que celle de son père, au Japon.

Les étudiants de la rive droite avaient, de leur. côté, remarqué cette physionomie exotique et cet étrange personnage. Dès que son titre fantaisiste de prince fut connu, ils s’empressèrent de lui faire des avances et, tout en restant au quartier Latin, avec ses amis les Tristapattes, lentement Taïko prit pied dans un monde nouveau à l’aspect brillant, aux dehors séduisants qui le fascinait et l’attirait peu à peu.

Dans ces relations récentes, il avait distingué un jeune homme du nom de Levrault, qui souvent, pendant les cours se plaçait près de lui. Lorsque le professeur suspendait sa leçon et prenait quelques minutes de repos, Levrault causait avec le Japonais et s’étonnait de son ingénuité sur beaucoup de points.

Fidé lui racontait naïvement les vadrouilles avec les Tristapattes, les soulographies du Cancan, les batailles de la Botte-de-Paille, où Boumol avait été griffé par une grenouille, en pleine figure, les balades à Bullier, en compagnie des taupes un peu envoyées ou des rouleuses infectes.

Levrault, avec sa jolie figure, son teint frais, ses favoris de substitut, écoutait tout cela, tandis qu’un fin rictus laissait entrevoir ses dents