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Dès son arrivée à Paris, il s’arrêtait, pénétré d’admiration devant les merveilles de la grande ville. Les monuments gigantesques, les voitures rapides, les chemins de fer, les costumes étranges, les hautes maisons avec des ameublements compliqués, toutes ces nouveautés le ravissaient, l’enthousiasmaient. Et, la première fois qu’il était entré à l’École de droit, il avait éprouvé comme un respect étonné. Puis, d’autres choses plus simples, plus futiles de la vie publique, mais qui frappaient par hasard son attention, renouvelaient ses surprises. Ainsi, il remarquait les saluts donnés en soulevant le chapeau, et les petits rubans multicolores que portaient à la boutonnière des hommes presque toujours âgés, les longues files de fiacres noirs ou jaunes, tous pareils, alignés le long des trottoirs, contre les cordons de gaz éblouissants.

Ses compagnons de la mission japonaise, avec lesquels il s’était intimement lié pendant le voyage, formaient dans sa vie nouvelle comme un coin où il retrouvait la trace des sentiments et des idées natales. Pour cela il les aimait. Mais, d’un autre côté, ces jeunes gens conservaient, dans la capitale de l’Occident, les usages que Fidé voulait abandonner. Avec le concours de la légation, ils s’étaient logés dès les commencements, place de l’Odéon, à deux pas de l’École de droit. Là, ils vivaient entre eux, ne perdant jamais de vue l’ob-