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contre sa victime lui était venue et elle rêvait nébuleusement à quelque atroce trahison, quelque grande humiliation finale qui la vengerait de tous ses mensonges…

Taïko-Fidé entra dans une colère effrayante, à laquelle succéda, comme toujours, une effusion. Prenant Juliette dans ses bras, il lui rappela leur amour commun, les misères de l’existence boulevardière, ses tortures, sa jalousie, et lui proposa de partir pour le Japon, où ils vivraient paisiblement, riches, heureux, dans une situation enviée.

— Tu as donc les moyens de faire le voyage ? dit-elle.

Non, il était à bout de ressources, mais il trouverait ce qu’il fallait.

— Il serait indispensable de payer auparavant nos dettes criardes. C’est au moins cent mille francs en tout, reprit Juliette.

Il considéra cette phrase comme une acceptation, et la remercia tendrement, disant qu’il allait chercher, tout de suite, la couvrant de caresses et de baisers. Elle le laissait dire, pensant qu’il pourrait peut-être dénicher encore cent mille francs et qu’il serait toujours temps de refuser après. Fidé écrivit à son père pour lui annoncer son prochain départ et retourna chez l’usurier. Mais, dans l’intervalle, celui-ci avait eu vent de quelques propos qui mettaient en doute la sol-