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la blonde Claire Rosalt, la chanteuse d’opérette, très court-vêtue d’un maillot collant, qui laissait voir ses formes entièrement. Sous prétexte de secousses électriques, on se permettait de fortes privautés et les louis pleuvaient. Monsieur Rosalt, le mari de Claire, veillait à la batterie électrique — et tenait la caisse. Tout à coup, dans un renfoncement, Valterre s’entendit appeler. C’était Cora, costumée en magicienne, avec un grand bonnet pointu.

— Vous savez, je ne vous en veux pas, dit-elle. Vous avez tué Pavergi, mais il y a encore d’autres Roumains sur la terre… Que faites-vous du fameux prince Ko-Ko ?

— Rien, et vous ?

— Oh ! il y a longtemps que j’ai perdu le désir d’en faire quelque chose… J’étais folle, autrefois… Je le laisse à sa mère noble qui le mène bon-train, paraît-il… Entrez, je vais vous dire la bonne aventure.

— Volontiers…

Le vicomte apprit, moyennant deux louis — le grand jeu — qu’une femme blonde l’aimait follement, mais que des raisons fort graves l’empêchaient de le faire savoir… que du reste tout, dans les cartes, disait « bonheur » pour Valterre… Avant peu, il hériterait d’un oncle d’Amérique…

— Voilà un oncle qui fera bien de se dépêcher, dit le jeune homme.