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amené… Demain il y aura sûrement dans quelque journal un article d’éreintement sur les convives de Flora… C’est son habitude… Quant à ce monsieur, qui nous tourne le dos et ne perd pas une bouchée, c’est un des personnages les plus ridicules de Paris… après son père toutefois… Celui-ci se nomme Théophile Dondel, et il a perpétré deux ou trois poèmes didactiques, après lesquels, plein d’admiration pour lui-même, il s’est de bonne foi, cru le plus grand poète du monde et a posé sa candidature à l’Académie… Dans l’ordre littéraire, il est aussi amusant que feu Gagne dans l’ordre politique. Celui que tu vois, Paul Dondel, ne s’est pas encore attaqué à la grande poésie… Il s’est contenté jusqu’ici de pondre tous les deux ou trois mois un dizain de sonnets qu’il fait imprimer et glisse dans les poches de tous les gens qu’il rencontre… Tu n’y échapperas pas ce soir… Il admire son père, ce qui est inénarrable… Ce qu’il y a de bien, encore, c’est que tous les deux posent pour les catholiques convaincus, intransigeants… Il est ici pour le même motif que Delannée, Montereau…

— Houdart et Boumol, interrompit le bohème en riant…

— Tiens… tu n’as donc plus rien dans ton assiette, toi, reprit le poète… Ah ! voilà Durassier qui s’emballe… Ça va être drôle…

En effet, il s’emballait, Durassier. Dans son