Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/350

Cette page a été validée par deux contributeurs.
341
hara-kiri

droit à Flora sans s’inquiéter des assistants, présenta ses deux compagnons :

— M. Boumol, littérateur… Un étudiant japonais de ses amis…

D’un coin de la petite salle, bondée de monde, un cri était parti :

— Ah ! voilà le prin…

C’était Houdart. Boumol, se précipitant vers lui, le fit taire.

Dans la salle, on jetait sur les nouveaux venus des regards médiocrement bienveillants. Il allait falloir se gêner, peut-être rogner les portions. Justement, ce soir-là, il y avait foule. La grande table était garnie, ainsi qu’une petite, apportée exprès. Flora, par considération pour le feuilletoniste, fit serrer les coudes et plaça Estourbiac auprès de sa mère. Houdart, désertant la petite table avec un sans-façon remarquable, arrangeait trois places pour Boumol, le prince et lui, derrière le piano à queue de Flora. Elle, très inquiète, recommandait de ne pas le tacher.

— Nous allons rire, dit Houdart… Nous serons très bien ici pour voir et pour causer… Seulement gardez un moment la place. Je vais aller chercher du liquide à la cuisine.

Il s’absenta et revint avec des bouteilles sous les bras. On n’y fit guère attention. Il les cacha soigneusement contre le piano.

— Comme ça, nous sommes sûrs de boire à volonté.