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échappé d’un tableau de Cabanel, s’est délibérément installé chez sa maîtresse. Un salon du rez-de-chaussée a été, pour lui, transformé en atelier. Aujourd’hui, Flora est assez âgée, et quoique, bien entendu, on évite de toucher ce sujet-là rue Cassini, chacun sait à quoi s’en tenir sur sa liaison. Elle passe pour avoir soixante mille livres de rente. La maison n’est plus guère fréquentée que par des bohèmes enchantés de dîner « à l’œil», par quelques vieux amis de Flora, originaux très curieux, et par des débutants du quartier Latin qui, les jours fixés, arrivent là en bandes, pour voir. Il y a aussi plusieurs médiocrités de l’art et de la littérature qui viennent moitié pour dîner, moitié pour débiner les camarades ou les célébrités. Le salon de Flora est, dans ce sens, un concert admirable, et c’est le seul point sur lequel tous ces gens se trouvent d’accord… Du reste, cela dure depuis longtemps, et tout le monde à Paris y a plus ou moins passé…

Comme Estourbiac donnait ces derniers détails, la voiture s’arrêtait devant la porte de Flora de Rocroy. Ils descendirent et le journaliste sonna. Une bonne vint ouvrir. Ils entrèrent sans donner d’explications. Dans une sorte d’antichambre, moitié atelier, moitié vestiaire, un monsieur accro-