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cessaire pour devenir une fort jolie veuve. La chose arriva plus tôt qu’elle n’eût osé l’espérer. M. de Rocroy usa ses dernières forces dans l’amour sénile qu’il avait conçu pour sa jeune femme. Il s’éteignit un beau matin, ainsi qu’une lampe manquant d’huile. À part quelques legs peu importants, il laissait toute sa fortune à Flora. La mignonne veuve s’empressa de faire vendre la propriété de Paimbœuf, se constitua un capital en valeurs, et vint s’établir à Paris définitivement. Naturellement, dans le monde où elle parut, avec sa beauté très remarquable, la fraîcheur de ses vingt ans, auxquels le deuil seyait merveilleusement, le tout agrémenté d’une fortune considérable, les soupirants se présentèrent en foule, de tous côtés. Flora, cette fois, n’était pas pressée, se trouvant très heureuse dans son nouvel état de veuve courtisée. Elle voulait épouser au moins un titre. Cela dura deux ans, après quoi, soit qu’un grand amour la possédât, soit qu’elle fût lasse du veuvage, soit pour tout autre motif, elle se maria soudainement avec le jeune comte de Gallieri, qui, ayant mangé sa fortune, commençait à se faire un nom dans la peinture. Ce fut pendant quelque temps un très heureux ménage. Puis, Hector, de nouveau riche, abandonna peu à peu le travail et reprit ses anciennes habitudes. Il fit quelques dettes, et pour les payer il fallut attaquer le capital, les revenus se trouvant insuf-