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hara-kiri

À un moment, le vicomte crut surprendre un mouvement équivoque. Stanislas Pavergi battait les cartes. Quand Fidé releva son jeu, il avait tous les atouts. Valterre fronça les sourcils.

— Diable ! est-ce qu’il tricherait en faveur de son adversaire. Ce serait plus grave !

Un instant après, le coup se renouvela. Sosthène Poix, tirant le vicomte à part, murmura rapidement :

— Il veut lui chercher querelle et lui donner tous les torts… C’est très fort…

Une observation confirma l’opinion de Sosthène Poix : le Valaque, qui avait joué jusque-là avec un calme parfait, commençait à faire des gestes d’impatience. En l’observant attentivement, Valterre n’eut pas de peine à se convaincre que sa mauvaise humeur était simulée. Le journaliste avait donc deviné juste. Dans un instant l’aventurier exprimerait des doutes sur la loyauté de son adversaire. Le prince se fâcherait. On se battrait, et comme Fidé n’avait pas l’habitude des armes, que Pavergi était au contraire très habile…

— Corbleu ? pensa Valterre indigné, il faut que je donne une leçon à ce coquin…

Il s’approcha davantage des joueurs. Stanislas Pavergi, perdant toujours, maugréait, battant les cartes avec une maladresse feinte qui lui permettait de les arranger. Une fois encore, le vicomte vit ce mouvement suspect qu’il avait observé, se