Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/324

Cette page a été validée par deux contributeurs.
315
hara-kiri

tré l’individu en question, quoiqu’il en eût diablement vu de semblables dans sa vie.

— Et dire qu’ils paraissent si comme il faut ! reprit Sosthène Poix avec bonhomie. C’est à cadenasser ses poches chaque fois qu’on se trouve à côté de gens qu’on ne connaît pas…

Il continua de narrer l’épopée de son aventurier, un fier poseur de lapins. Stanislas Pavergi, lançant autour de lui un regard rapide, avait surpris un sourire sur les lèvres de Taïko-Fidé. Évidemment le prince avait parlé. Il eut une crispation sinistre.

On servait le dessert. Juliette, prenant enfin la parole, par un détour adroit, amena la conversation sur les drames du vitriol qui, depuis quelque temps, se dénouaient devant les cours d’assises. Regardant fixement Cora, haussant la voix, elle la criblait d’allusions, d’épigrammes acérées, avec un brio, un esprit infernal. Tout le monde écoutait. L’autre, très mal à l’aise, se démenait sur sa chaise, prise d’une envie furieuse de saisir une carafe et de la briser sur la tête de Juliette. La peur d’un esclandre la retenait et, d’ailleurs, pas une parole directement offensante n’avait été prononcée. Néanmoins, Cora, ne voulant pas rester sans mot dire, riposta par d’assez grossières allusions aux vieilles femmes qui attirent les amants des autres à l’aide de procédés