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dominaient parfois des cris d’admiration. Le coupé montait des rues en pente.

— Mais nous allons sur les buttes ! s’écria Juliette.

Le prince répéta :

— Vous verrez, ma chère, attendez.

Tout à coup, au sommet de la côte, la voiture s’arrêta. Fidé, galamment, sauta à terre et offrit son bras. Devant, une allée en renfoncement se perdait dans la verdure. Juliette, étonnée, reconnut l’endroit.

— Mais, c’est le Moulin de la Galette !

Le prince sourit et, sans répondre, il l’entraîna en faisant un signe au cocher, qui repartit, après les avoir suivis des yeux un instant. Ils arrivèrent sur l’esplanade du moulin.

— Ce sera bien beau, ce soir, aux illuminations, reprit la jeune femme.

— Montons là-haut, dit Fidé, nous verrons mieux.

Joyeusement, gaminement, elle mit le pied sur l’escalier de bois et grimpa jusqu’au sommet. La porte était fermée. Le prince, tirant une clef de sa poche, l’ouvrit. Juliette pénétra et poussa aussitôt un cri de surprise : le moulin, d’un aspect grossier au dehors, avait été féeriquement décoré à l’intérieur. Au milieu de la pièce unique, une table supportait une collation, où se trouvaient des fleurs rares,