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près de toi et te répéter combien je t’aime, combien je suis heureuse de t’appartenir. Tu es si bon, qui pourrait donc ne pas t’aimer ? Sois demain devant Sainte Clotilde à une heure et demie. On m’a chargée des quêtes pour le mois de Marie ; tu serais bien aimable de me donner une petite offrande. Je couvre de mes plus tendres baisers ta douce figure, tes doux yeux noirs où j’aime tant me mirer. »


Ils firent, ce jour-là, une provision de bonheur. Malheureusement, la duchesse voulait presser l’exécution de ses projets. Le duc de Thierry venait assidûment et, disait Kartynn, c’était pitié de voir auprès de la blonde et délicate enfant, dodeliner cette tête de gâteux, coqueter ce vieillard qui semblait son grand’père. Solange, au désespoir, eut la pensée de s’enfuir, et l’écrivit au prince, qui trouva assez de force de caractère pour l’en dissuader d’abord. Mais elle persista :

Ils iraient en Angleterre où ils se marieraient ainsi qu’ils l’avaient mille fois projeté ! Après, on serait bien forcé d’accepter les faits accomplis.


« Tu n’y consens pas… Que devenir cependant, ajoutait-elle. C’est le mois prochain que ma mère veut faire mon éternel malheur. J’ai ma robe de noce. Mes gants blancs et mes souliers blancs sont achetés. Il faut qu’ils servent, je