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montrant d’une bravoure à toute épreuve, d’une délicatesse féminine inconnue de ses compatriotes, l’intéressait. Elle se sentait prise pour lui d’une sympathie plus grande encore, en voyant son visage empreint d’une tristesse étrange, nostalgique. Un moment ils cessèrent de valser et firent en marchant et conversant, le tour du salon. Ils causèrent comme de vieux amis. Très simplement, Fidé raconta en détail l’affaire de Cora, gardant le silence sur ses précédentes relations avec cette femme. Puis, Mlle de Maubourg lui posa une série de questions sur le Japon. Elle voulait savoir comment on vivait là-bas, quelle était la famille de Fidé, de quelle manière il avait été élevé, quelles raisons l’avaient décidé à venir terminer ses études en France. Le jeune homme lui donnait tous ces renseignements avec un luxe de détails et d’images, se laissant aller à de poétiques descriptions, parlant dans un attendrissement communicatif de la patrie, de son père, des années juvéniles passées à Mionoska, puis à Kioto. Ils valsèrent encore un instant. En revenant s’asseoir, Solange promit à Fidé de danser de nouveau avec lui pendant la soirée. Alors très joyeux, il rejoignit Valterre qui soutenait un brillant tournoi d’esprit contre la vicomtesse de Lunel. On fit silence en le voyant approcher. Évidemment il s’agissait de lui. Toute la partie féminine de l’assistance se trouvait la, sauf