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tionna. Solange, s’approchant, écoutait curieusement. Cette conversation était sans doute fort intéressante, car les jeunes femmes la reprirent un instant après. À son tour, la vicomtesse de Lunel s’approcha. Maintenant, toutes jetaient du côté du prince des regards curieux. La duchesse, remarquant ce manège, crut qu’on s’étonnait de ne pas voir le jeune homme prendre part au quadrille. Elle alla vers lui :

— Ne dansez-vous pas, prince ? demanda-t-elle.

Fidé s’excusa. Il danserait dans un instant ; seulement il ne connaissait pas suffisamment le quadrille. Il préférait se risquer dans une danse de caractère. Il tâcherait d’être le moins japonais qu’il se pourrait…

— Justement, reprit la comtesse, M. Otto Wiener va exécuter une de ses valses les plus appréciées.

Dès que le quadrille fut terminé, Fidé se dirigea vers Mlle de Maubourg. Il avait, en l’invitant, un tremblement léger dans la voix. Solange accepta. Un instant après, ils valsaient, au rythme berceur des instruments. Tandis que Mlle de Maubourg effleurait à peine la terre de ses pieds mignons, Fidé, pâle, la poitrine oppressée, allait d’un mouvement doux, sans réfléchir, s’abandonnant au plaisir d’enlever entre ses bras le corps flexible et gracieux de Solange. Il n’éprouvait pas alors ces désirs furieux que Juliette Sau-