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nette remarquable, et l’opinion qu’on avait de lui tenait le milieu entre l’objet de curiosité et le chien havanais de la duchesse. Quand on lui adressait la parole, c’était avec une sorte de mépris affectueux et les compliments qu’on lui faisait lorsqu’il venait d’exécuter un morceau, étaient prononcés d’un ton de protection.

Il y avait, dans le salon, peu de jeunes visages : la baronne d’Hautfort, la comtesse de Barrol, Solange de Maubourg et sa sœur Berthe de Lomérie, la vicomtesse de Lunel, Irma d’Alseperaut, pour le côté femmes, Valterre, Fidé, MM. de Lomérie et de Lunel, Gontran de Maubourg parmi les hommes. Otto Wiener ne comptait pas. Tous les autres avaient dépassé la quarantaine, largement pour la plupart. Les toilettes de demi-soirée, très peu décolletées, accentuaient encore l’aspect sérieux de la réunion.

En attendant une petite pièce, qui devait précéder la sauterie, on conversait par groupes, autour de la cheminée. Les assistants faisaient des efforts pour trouver des sujets intéressants et dès que quelqu’un parvenait à sortir des banalités ordinaires, tous à l’envi élevaient la voix, heureux de la découverte, élargissant les commentaires. Notamment, le vieux James de Thierry, un gâteux vénérable, exaltait le dernier sermon de ce miraculeux Père Boussu, un ange égaré sur la terre.

Le grand salon dégarni des vieux meubles sévè-