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sans qu’il sût pourquoi, gravée dans la mémoire. C’est qu’elle lui rappelait vaguement, avec des raffinements de beauté, le visage des femmes de là-bas, des Japonaises de Yedo. Cette ressemblance, mêlée de souvenirs, lui mettait au cœur une douce émotion. Il avait tant souffert par l’Européenne, que maintenant, au sortir d’une crise terrible, il aimait à se rappeler les jolies Japonaises aux pieds fins, si aimables, si peu capables d’inspirer des passions troublantes, et qu’embellissait encore le charme particulier aux choses passées. Cette impression, il l’avait eue, rapide, la première fois qu’il avait rencontré Solange à la porte du palais de l’Industrie, mais, au milieu des graves événements du soir et du lendemain, il l’avait oubliée. Maintenant, elle revenait, plus vive, emplissant son cœur d’un attendrissement.

Le Participe, après des jours sans nombre, ayant fini par s’accorder avec son Verbe, la toile tomba. On applaudit, puis avec un empressement à peine dissimulé par la politesse du public, on se leva pour aller au jardin ou au buffet. On félicitait au passage, à la volée, les dames patronnesses.

Le vicomte de Valterre échangeait à voix basse quelques mots avec sa voisine. Elle lança un regard rapide et lui dit en se sauvant :

— Oui, puisque vous le voulez, mauvais sujet.

Alors, Valterre, très content, prit le bras de