— Taisez-vous donc, incrédule ! interrompit la jolie comtesse avec un rire discret.
Ils reprirent leur pose attentive et ennuyée.
— Je dois avouer, reprit la comtesse de Barrol, qu’il faut avoir un grand fonds de charité pour s’occuper de ces espèces…
— Ou des raisons particulières, dit Valterre.
— Vous êtes bien méchant pour les dames patronnesses, vicomte, répliqua la comtesse avec une moue railleuse,
De nouveau, le prince questionnait :
— Mais, comment se fait-il que la duchesse, la femme hautaine et dédaigneuse que vous m’avez dépeinte, consente à ces invasions dans son hôtel ?
— Ah ! il y a le Père Boussu…
— Le Père Boussu ?
— Oui. Un saint homme… tenez ce gros jésuite apoplectique que vous voyez là-bas. C’est lui qui dirige toutes les consciences du faubourg, qui organise ces petites fêtes. C’est une puissance… Tout le monde en raffole…
— Pourquoi ?
— La religion, cher, toujours la religion. Au fond, ma noble cousine abhorre ces filles du peuple. C’est peine si elle consentirait à les toucher avec des pincettes. Elle méprise presque autant la bourgeoisie et ne tendrait pas la main aux trois quarts des gens titrés qui se trouvent ici,