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— C’est sans doute parce que vous m’aimez, que vous me faites insulter par ce journaliste, votre digne chevalier servant. Du reste, ce qui est fait est fait… Je n’ai pas la moindre envie de revenir sur le passé…

— Mais mon cher, reprit Cora, commençant à s’impatienter, il me semble que les premiers torts sont de ton côté…

— Eh bien, soit ! J’ai tous les torts. Mais, de grâce, finissons-en, je n’ai pas le temps de discuter là-dessus… Vous m’obligerez en me laissant seul.

— Ah ! c’est ainsi, s’écria la jeune femme… Elle n’est déjà pas si tentante, cette Juliette… Et puis, si tu crois qu’elle tient à toi !…

— Voyons… voulez-vous partir, oui ou non ? cria le prince.

— Ah ! tu me jettes à la porte !…

Hors d’elle-même, elle se mit à l’injurier. Un éclair de fureur passa dans les yeux de Fidé : pourtant il se maîtrisa et dit seulement d’une voix contenue :

— Joseph, je vous prie de reconduire cette femme.

Mais avant que le domestique fût entré, Cora, outrée de cette dernière insulte, s’avança vers le prince. Les yeux enflammés, elle l’empêcha de sortir et lui dit avec rage :