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de combat. Et, à moins qu’il ne veuille pas se conformer aux conditions arrêtées ?…

— Si, si, continuons, dit le journaliste.

Levrault s’appuya contre Boumol, fixant son regard à terre, pour ne pas voir ces hommes s’entretuer. Le vicomte remit en place les combattants. Ils avaient été saisis par la fraîcheur du matin. De petits frissons agitaient leurs membres nus et les pointes des épées, l’une contre l’autre, cliquetaient avec un bruit métallique qui sonnait comme un glas funèbre. La partie devenait grave.

Le prince n’avait pas recommencé le coup du début, pensant bien que l’autre s’en défierait. Marchant et rompant, faisant des feintes, il attaquait sans cesse avec fureur, multipliant les coups droits répétés, ne se fendant jamais. Les quelques principes d’escrime que possédait Estourbiac lui devenaient inutiles en présence de ce jeu sans méthode, plein d’impétuosité. Il se contentait de parer les coups, des ripostes rapides que envoyant le Japonais évitait plutôt par ses bonds que par l’aisance du poignet. À ce métier, au bout d’un instant, il fut exténué. Le vicomte les fit reposer pendant quelques minutes.

À la troisième reprise, le prince s’impatienta de ces coups sans résultat. Devenant moins prudent, il ne recula plus, se fendant quelquefois, portant des bottes dangereuses, se couvrant à