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rait tapé sur le ventre. Du reste, Boumol sortit pleinement satisfait. Se tournant vers Levrault qui, agacé, rageait à froid, il donna son appréciation.

— C’est vraiment un type très chic… Mais je regrette qu’on n’ait pas choisi Saucerousse… Si vous le connaissiez !… Ah oui ! on voit bien que vous ne le connaissez pas !

Taïko-Fidé, rentré dans son appartement, se sentait un peu calmé par la certitude qu’il allait pouvoir se venger. Certes, il ne pensait pas qu’un accident dût lui arriver. Il avait, au contraire, l’intime conviction qu’il tuerait son adversaire. Cependant, en tout cas, mieux valait prendre ses précautions. Il s’accouda donc sur la table de travail et il écrivit trois lettres adressées à son père, à Juliette Saurel, et au vicomte de Valterre. Dans cette dernière, il avouait à son ami sa passion profonde pour la jeune femme, lui révélait toute une Juliette Saurel tendre et grande qu’il croyait avoir découverte, et la recommandait au vicomte.

Ces lettres étaient longues. En les écrivant, face à face avec cette hypothèse de la mort, qui pouvait devenir une cruelle vérité, il se laissait aller à d’attendrissants souvenirs et, oubliant sa colère, il s’abandonnait à une douce mélancolie.

Au moment précis où il finissait de cacheter ces confidences à destination posthume, Joseph, le valet de chambre, vint lui annoncer qu’une dame