Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
hara-kiri

m’écouter, elles ne nous arrivent pas à la cheville.

Valterre, furieux d’avoir été interrompu s’était rassis, ne voulant plus parler et résistant, dans l’entêtement idiot d’une ivresse qui pointait. Cora, très excitée, commença à le tutoyer et l’engagea à continuer son « kiosque ». Juliette se fâcha. Elle aussi, elle exigeait le toast et reprochait au vicomte de n’être pas aimable quand il était gris. Valterre titubant se releva :

— Oui, mes louloutes, je bois à votre beauté. Je voudrais vous porter ce toast dans une coupe d’or, changer le vin en rubis pour vous en faire des parures et vous parler, couronné de fleurs comme un mauvais sujet de l’antiquité.

— Est-il assez Arsène Houssaye ? fit Sosthène Poix.

— On ne verrait plus ses cheveux, remarqua Blanche Timonnier.

Le vicomte, la langue lourde, bégayait :

— Si vous parlez toujours — vous savez — moi je ne dirai plus rien.

— Le toast ! le toast ! criaient les hommes et les femmes.

Valterre, de plus en plus parti, ânonnait :

— Je, je… je bois à Léa et… et… à ses béguins,… je… je bois à Timonnier. Toi, ma vieille, vois… vois-tu… tu es une bonne fille.

— Ah ! oui ! toi aussi, Cora, je ne… ne t’oublie