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CYBÈLE

froid que Marias voulut secouer en questionnant ses nouveaux amis sur la transformation et sur l’histoire de cette Algérie qu’on lui disait si changée.

— L’Alger que vous allez voir n’est plus, mon cher Marius, la ville encore barbaresque que vous avez connue. C’est aujourd’hui un des principaux centres d’activité du globe. Affaire d’ailleurs de climat, lequel est maintenant, ainsi que vous le rappeliez tout à l’heure, sensiblement moins chaud qu’autrefois, c’est-à-dire moins énervant et plus propre à l’action. Il est en effet une certaine zone thermique qui convient mieux que toute autre à développer l’ensemble des facultés humaines et à leur donner de l’élan. C’est ainsi que vers la fin de la dernière ère boréale, après le cataclysme diluvien d’il y a plus de dix mille années, les foyers de la civilisation commencèrent à paraître dans l’Inde et l’Égypte dont le climat alors modéré activait l’essor de leurs peuples. Puis, à mesure que s’accentuait l’échauffement relatif de l’hémisphère boréal, ces foyers principaux se déplaçaient et gagnaient successivement l’Asie mineure et la Perse, la Grèce, Rome, puis enfin le centre et le nord de l’Europe.

Vous avez abandonné votre planète, mon ami, au moment où les premiers symptômes de déplacement en sens inverse vont se manifester sur la