Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
CYBÈLE

sommes en présence d’un fait, l’on ne discute pas un fait. Je vais même compléter l’histoire de votre aventure dont je viens enfin de comprendre le merveilleux enchaînement. La concordance parfaite de vos données astronomiques, géographiques et historiques avec ce qui existe ou exista à une époque très reculée de nos propres annales, me détermine à admettre qu’il y a dans l’univers deux terres, deux planètes et sans doute aussi deux systèmes solaires absolument semblables entre eux. Ces deux mondes séparés par une distance incommensurable, ont réalisé ce fait extraordinaire, mais rigoureusement conforme après tout aux lois inéluctables de la physique et de la métaphysique universelles voulant que si un pareil conflit de la force initiale et de la matière éternelle, qui a donné naissance à la formation d’un monde quelconque, vient à se trouver reproduit sur un autre point de l’espace dans des conditions absolument identiques, ce monde nouveau répétera fidèlement la même scène astronomique, physique, biologique et anthropologique, avec tous ses développements conséquents et fatalement semblables en leurs moindres détails d’organisation, d’avancement progressif et de déroulement historique, les mêmes enchaînements de causes donnant nécessairement la même succession d’effets.