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CYBÈLE

étranges. Marius vit qu’il n’avait pas affaire à des compatriotes :

Parlate voi italiano ? questionna-t-il. Pas de réponse.

Do you understand me ? Rien.

No llegaremos a entendernos ?Quer fallar portuguez ? — Encore rien.

Warum antworten sie mir nicht ? — Même silence de plus en plus embarrassé.

Que ces questions adressées dans les langues le plus universellement répandues dans le monde civilisé ne fussent pas comprises par ces étrangers, cela dépassait toutes les suppositions permises.

— Incroyable ! inouï ! stupéfiant ! se disait à part lui, de son côté, un personnage de sévère aspect qui paraissait plus que tout le monde intrigué des gestes et paroles du naufragé.

Mes boun Diou, qu’es aco ? soupirait le malheureux dans l’idiome de sa nourrice.

— Ce que c’est ? je m’en vais vous le dire, mon garçon, s’écria le grave personnage dans la langue que Marius parlait le mieux.

— Ah je suis enfin compris ! ne put s’empêcher d’exclamer notre ami en envisageant avec plus d’attention la figure de son interlocuteur qui, chose singulière, ne lui semblait pas inconnue.

— Ce que c’est ? C’est que jamais on ne vit