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CYBÈLE

achevé, si son heureuse étoile n’eût fait qu’un canot, expédié en hâte du bord d’un navire témoin de sa chute, ne fût venu le repêcher juste à point. Bientôt après, Marius était apporté sur le pont, et lorsqu’il fut revenu à lui, le groupe empressé de ses sauveteurs entourant la chaise longue sur laquelle il reposait, ne laissa pas que de l’étonner beaucoup. Il resta un moment silencieux, cherchant à se reconnaître dans tout cela. Il comprit enfin ce qui avait dû se passer, et le bonheur de se voir sain et sauf, de retour sur la terre, lui rendant ses forces, il se leva d’un bond.

— Sauvé ! bien visé ! Ah ! merci, mes bons amis. C’est vous qui m’avez repêché ? Vous êtes de braves gens !

Puis jetant sur la mer un regard circulaire :

— Oh ! oh ! mais l’horizon s’est joliment rétréci. Où sommes-nous donc au juste ?

Le silence embarrassé qui accueillit les premières paroles du naufragé fut pour celui-ci une nouvelle cause d’étonnement qui le fit s’arrêter tout interdit. Les assistants se regardaient entre eux plus surpris encore, paraissait-il, que Marius. Les uns levant les yeux vers le ciel, semblaient chercher quelque chose ; les autres scrutaient l’horizon ; quelques-uns échangeaient des paroles en une langue inconnue ; tous étaient d’aspect et de costume