Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
CYBÈLE

dérablement agrandie, car son regard ne quittait pas les environs du 43e degré de latitude et mesurait anxieusement le temps et la distance qui le séparaient encore de la minute critique.

C’était l’instant ou jamais de mettre à profit le pouvoir, si limité qu’il fût, des coupes et des contre-coupes natatoires dont il avait déjà eu l’occasion de faire l’expérience ; les contre-coupes surtout, dans une course aussi vertigineuse qui gênait ses calculs, sans compter qu’un vent brûlant lui mettait déjà le visage en feu en traversant ainsi qu’un aérolithe l’atmosphère terrestre.

— Serre les freins, Marius, ou tu vas t’enflammer comme un simple bolide !

Attention ! le continent asiatique vient de défiler tout entier. Voici la Méditerranée qui miroite tout en bas. Des navires se remarquent même déjà voguant de divers côtés. Le prochain point de rencontre de la marche horizontale de la surface liquide et de la chute verticale du corps de notre héros a certainement de la marge, mais on peut se tromper d’un grand nombre de milles en quelques secondes. Faut-il se retenir ou se précipiter ? Il semble que la mer gagne de vitesse. Gare aux côtes d’Espagne qui s’avancent là-bas. Vite ! il n’est que temps. À la grâce de Dieu ! Une ! deux !  ! pouff !  !  !