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CYBÈLE

avait, c’était le plein jour d’un soleil splendide, non plus fuyant derrière lui, mais bien sur sa tête, l’attirant, le ramenant vers ses feux !

Qu’était-il donc advenu de lui pendant son long évanouissement ? Comment se faisait-il que la force qui l’éloignait auparavant de la terre, l’en rapprochât à l’heure présente ? Était-ce réellement le monde solaire qu’il avait devant lui ? Il ne peut pas en douter, puisque malgré la lumière qui l’inonde, lui apparaît là-bas l’étrange, l’unique planète Saturne qui s’entoure de la couronne de corpuscules que nous appelons son anneau. Il fallait donc qu’en son fantastique voyage il eût décrit une courbe incommensurable, mais une courbe fermée qui le ramenait maintenant au point de départ ou bien il se pouvait encore qu’après avoir été lancé comme une flèche vers le ciel, il retombât en ce moment la tête en bas comme le ferait précisément un projectile de ce genre.

Alors le songe de tout à l’heure était donc un présage de retour. Il allait être rendu à la terre, à sa patrie, à ses affections, à son bonheur. Ah ! comme il s’élance ! Comme il s’aide de tout son pouvoir pour accélérer encore sa chute devant un dénouement aussi inespéré ! Comme il salue d’un vivat enthousiaste cette première rencontre d’une terre de son ciel, cet immense Saturne qui déploie main-