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CYBÈLE

passe dans l’astre de nos nuits qui fut autrefois la déesse Diane et en même temps Proserpine. Au premier rang Fontenelle, lorsqu’il voit les Sélénites adorant la terre qui plane majestueusement dans leur ciel, de même que certains peuples terrestres révèrent la lune, ce qui met dans les deux pays des gens en posture d’adoration réciproque.

Le grand Kepler lui-même, dans une heure de détente de son puissant génie, ne nous a-t-il pas parlé dans son Songe astronomique des Subvolves, les sélénites qui voient tourner la Terre, et des Privolves, ceux de l’autre côté qui sont privés de ce beau spectacle d’une Terre éclairant les nuits des subvolves lesquels, sans être plus déraisonnables que les hommes terrestres, peuvent croire que cet astre treize fois plus grand en surface et plus lumineux pour eux que la lune ne l’est pour nous, a été fait tout exprès pour les éclairer et les recréer en valsant sous leurs yeux ?

Tous ces faits et récits extraordinaires dont Marius ne se fût guère souvenu en d’autres circonstances, lui revinrent ici en mémoire avec beaucoup d’à-propos. De l’ensemble de ces différentes relations il résultait en somme que la lune que nos astronomes disent dénuée de tout élément de vie, et par conséquent tout à fait inhospitalière, vaut probablement mieux que la réputation qu’ils lui ont