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CYBÈLE

préludes de la grande fête solsticiale commencée par le chœur divin des voix retentissantes des sphinx du Grand-Temple, voix en ce moment adoucies en de musicales modulations assez puissantes pourtant pour s’étendre sur l’orbe entier de la capitale. Puis ce qui complétait et élevait le céleste concert des voix, c’était l’accompagnement harmonieux et grandiose des harpes géantes du même Temple. Rien de si pur, de si ravissant n’avait encore charmé l’oreille terrestre de Marius qui se sentait véritablement transporté, et écoutait cette musique inouïe, ce cantique prodigieux où il distinguait des paroles telles que : jour glorieux… amour suprême… Être éternel…

Il serait resté longtemps sous le charme, sans se décider à obéir à l’invitation de ces voix qui mettaient déjà toute la ville en fête, si son voisin de professeur ne fût venu le tirer de l’enivrante torpeur où tout son être semblait s’abîmer.

— Allons debout, cher paresseux ! Il faut qu’avant une heure nous soyons rendus à nos places dans le Temple.

Le jeune homme fut aussitôt sur pied, et en attendant qu’il terminât ses préparatifs de toilette, il alla ouvrir toute grande la haute fenêtre qui donnait sur le dehors pour laisser entrer plus pleinement et soleil et harmonie. De cette altitude qui