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CYBÈLE

aussi assombrie qu’au moment où son ami Namo était venu l’arracher une fois encore à sa noire mélancolie.

L’Espérance filait en ce moment comme l’éclair. Était-ce effet de quelque bon courant aérien, ou zèle d’un équipage pressé lui aussi d’arriver et activant la rotation de l’hélice ? Toujours est-il que plus tôt qu’on n’y comptait, la côte algérienne était atteinte, et la chère et splendide capitale s’étendait sous les yeux des voyageurs qui hâtaient leurs préparatifs de débarquement. Namo, lui, n’attendit pas la fin des dernières manœuvres. S’armant de son aérovol, il s’élançait de la plate-forme et volait droit à la maison et à l’appartement même de sa mère et de sa sœur, dont il franchissait la fenêtre ouverte pour tomber dans les bras que lui tendaient déjà les deux femmes qui étaient aux aguets depuis le matin et que rendait heureuses ce retour, après une absence beaucoup trop longue pour leur affection.