Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/286

Cette page a été validée par deux contributeurs.
288
CYBÈLE

rante fois quarante, il ne restait à la place qu’occupa le Kremlin superbe, qu’une bourgade de pêcheurs qui servait de port à la principale de ces îles. Seuls les grands massifs du Caucase et de l’Oural restaient intacts de ce qui fut jadis la Russie d’Europe.

Par contre, toute la péninsule hellénique, depuis la chaîne des Balkans jusqu’à la mer, se maintenait entière en pleine prospérité et formait une confédération riche et puissante où la nouvelle Byzance dont nos voyageurs étaient en ce moment les hôtes, n’avait plus qu’un rang secondaire comme capitale d’un des nombreux États de l’Union hellénique.

Après avoir pris le temps de donner quelque repos à l’équipage et d’approvisionner l’aéronef, on se remit en route, le cap vers le Péloponnèse et en se maintenant à une faible hauteur pour avoir le loisir d’examiner en passant sur cet Hellespont que fit battre de verges un roi insensé, sur cette mer Égée aux îles, aux rivages si remplis d’émouvants souvenirs : ici le lieu où fut Troie avec le mont Ida qui au loin élevait sa cime neigeuse ; là Lemnos où tomba du ciel le fils de Jupiter, Vulcain qu’une telle chute rendit à jamais boiteux ; de tous côtés de riantes îles chères aux dieux et aux déesses du vieil Homère ; plus loin, les côtes mêmes de la Grèce continentale qu’atteignait au soir l’Espérance ;