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CYBÈLE

La nuit, d’une fraîcheur délicieuse, nuit à peine pâlie par un mince filet de lune naissante qui montait de l’horizon, laissait scintiller dans toute leur splendeur les constellations du firmament. C’était une de ces nuits qui font rêver les poètes et les amoureux et qui poussent invinciblement le regard vers les profondeurs de la voûte étoilée. De tout temps d’ailleurs les amoureux ont raffolé du ciel et des étoiles. L’amour, c’est l’éternel poème de la nature et de la vie, et non pas seulement de cette éphémère existence terrestre, mais encore des innombrables foyers de vie qui animent les espaces célestes ou des planètes sidérales sans nombre, la plupart sans doute mieux apanagées que notre chétive résidence, voient, elles aussi, vivre et aimer des êtres, des humanités que jamais nous ne connaîtrons et qui, de leur côté, nous ignorent.

Que peuvent être ces terres du ciel, ces mondes nécessairement aussi variés de nature et d’aspect que les milieux tous différents qui leur ont donné naissance ? Quelles existences, quelles civilisations s’y agitent et s’y développent ? Peut-être dans l’infinité de leur nombre se rencontre-t-il quelque terre pareille à celle-ci, où vit une humanité toute semblable à la nôtre, sœur de la nôtre ! Mais qui jamais pénétrera de tels mystères !

Pourquoi ces réflexions étranges dans lesquelles