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CYBÈLE

de cet ingénieur de Buffalo qui se disposait à user de la rotation du globe lui-même comme force motrice, grâce à l’invention d’une phénoménale poulie suspendue qu’actionnerait alors une courroie de transmission de plus de dix mille lieues de développement, poulie merveilleuse qui était encore, il est vrai, le secret de l’habile ingénieur ? Bien plus ! il se faisait fort par la même occasion de redresser l’essieu de la planète qui allait s’incliner sous le coup de la débâcle prochaine, et d’empêcher ainsi le désastre.

Ha ! il les craignait bien les comparaisons, le brave capitaine Duck !

Ce n’était pas en Amérique, patrie du progrès à outrance, dans le pays du go ahead qu’on trouverait des populations arrêtées, figées en quelque sorte dans un état physiologique aussi incurable que celui des Européens dégénérés qu’il avait eu lui Jonathan, l’occasion de rencontrer dans quelques îles peu fréquentées de cette vieille Europe septentrionale et centrale si déchue aujourd’hui de son ancienne splendeur. Ces restes infortunés de pays aux trois quarts engloutis par le flot toujours montant des mers boréales, offraient, paraît-il, sur quelques points, la particularité curieuse d’avoir vu les tendances contre nature de certains Européens d’autrefois se continuer en s’accentuant fatalement